Le 21 février 2025 – Cassandre Lambert-Pellerin, présidente de Culture Capitale-Nationale et Chaudière-Appalaches (CCNCA), ainsi que les membres de la Table de concertation en Patrimoine et Histoire de CCNCA souhaitent faire entendre leur position sur le retrait de la mesure de la gratuité pour tous dans les musées du Québec, le premier dimanche de chaque mois.
Le 2 mars prochain marquera la fin de la mesure qui permettait à toute la population d’accéder gratuitement aux musées québécois, lors du premier dimanche de chaque mois. Les institutions muséales membres de la Table de concertation en Patrimoine et Histoire chez Culture Capitale-Nationale et Chaudière-Appalaches (CCNCA), souhaitent insister sur les retombées positives de cette initiative qui avait cours depuis plus de 6 ans. Nous croyons que la mesure devrait demeurer universelle et ne pas être restreinte aux moins de 20 ans comme le suggère le gouvernement du Québec.
Rappelons que cette mesure, créée dans la volonté de poser un geste concret pour accroître l’accessibilité à la culture, a été implantée dans le cadre du renouvellement de la politique culturelle du Québec en juin 2018. Dès décembre 2019, la Société des musées du Québec (SMQ) constate que les retombées de la mesure sont positives. En effet, après seulement deux saisons estivales, 80% des répondants déclarent que la gratuité a permis d’augmenter l’achalandage, d’accroître la visibilité des institutions, de diversifier les publics et de favoriser l’accessibilité. Puis, il y a un an, le ministre de la Culture et des Communications, M. Mathieu Lacombe, en soulignait lui-même la pertinence :
« On dénombre ainsi plus de 200 000 entrées gratuites dans les musées québécois privés entre mars 2023 et février 2024, soit une augmentation de 35 % de la fréquentation comparativement à 2022-2023. Par ce soutien […], le gouvernement s’assure que les citoyens bénéficient d’un accès élargi à l’offre culturelle partout au Québec. »
Un consensus dans nos régions
Les régions couvertes par CCNCA comptent 32 institutions muséales agréées. Celles qui étaient admissibles ont toutes, sans exception, adhéré à la mesure. Les institutions membres de la table en Patrimoine et Histoire en soulignent les bienfaits :
- L’augmentation de fréquentation du public local;
- L’accès à des activités gratuites pour la population dans un contexte économique plus difficile;
- La présentation d’activités créées spécialement à ces occasions qui offrent des opportunités de travail supplémentaires pour les artistes de nos régions.
« Une institution muséale n’est pas qu’un lieu d’exposition : c’est aussi un lieu de rencontres, d’échanges et de partages pour une communauté. La mesure de gratuité a donné un souffle à tous les acteurs et actrices de ce milieu. Elle a permis aux petites comme aux grandes institutions muséales d’insister sur l’important message collectif qui affirme que la culture et le patrimoine, c’est pour tout le monde! L’habitude de visiter gratuitement les musées les premiers dimanches de chaque mois était de plus en plus implantée dans la routine des Québécoises et Québécois. Pourquoi freiner ce bel élan? », mentionne Cassandre Lambert-Pellerin, présidente de CCNCA.
Une mesure plus ciblée, une portée réduite
Il existe déjà plusieurs mesures au sein des institutions muséales pour faciliter l’accessibilité à la culture chez les moins de 20 ans. Pour une majorité de musées, il est par exemple question d’accès gratuit pour les jeunes de moins de 12 ans ainsi que de prix réduits pour les étudiant.e.s et les jeunes adultes. Selon un récent sondage de la SMQ, 74 % des visiteurs qui ont bénéficié de la mesure des dimanches gratuits avaient entre 25 et 64 ans. Aussi, 30 % des visiteurs profitaient de la mesure en famille (accompagnés d’enfants de 17 ans et moins). Ces données démontrent que la mesure peut et doit bénéficier à toute la population pour maximiser les chances de rejoindre les jeunes de moins de 20 ans.
Pourquoi sabrer dans un programme qui apporte tant à la population? Cette mesure est pourtant cohérente avec la volonté gouvernementale, maintes fois répétée, de rendre accessible la culture au plus grand nombre et de promouvoir l’identité culturelle québécoise partout sur le territoire. Pour nos institutions muséales, qui en sont les fiers porte-étendards, l’heure est à la préservation de nos acquis et à la protection des institutions déjà en place qui présentent notre culture et notre histoire.
Cette lettre est appuyée par :
Cassandre Lambert-Pellerin, présidente de Culture Capitale-Nationale et Chaudière-Appalaches
Éliane Trottier, présidente de la Table de concertation en Patrimoine et Histoire chez Culture Capitale-Nationale et Chaudière-Appalaches et directrice générale de Culture et Patrimoine Deschambault-Grondines
Gabrielle Piché, directrice générale à la Maison Plamondon
Gaétan Bouchard, directeur général du Parc maritime de Saint-Laurent
Marie C. Beaulieu Orna, directrice générale du Manoir Mauvide-Genest
Maryline Champagne, directrice générale de Minéro – Musée de Thetford | KB3
Mélise Roy-Bélanger, codirectrice au Moulin des Jésuites
Émilie Jean, codirectrice au Moulin des Jésuites
Mélissa Simard, direction générale et artistique de la Maison natale de Louis Fréchette
Raphaël Boivin-Fournier, directeur général de la Fondation François-Lamy
Rachel Aucoin, directrice générale de Maréemusique
Marie Leclerc, chez ReGénérations Bon-Pasteur
Luc Trépanier, chargé de projet à la Société d’histoire de Sillery
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